Les énergivOres, web série d'éducation à la maitrise de l'énergie

Les hors saison

Fruits et légumes : votre assiette contient du pétrole.

Circuit court et saisonnalitéCircuit court et saisonnalité

Marché de plein air, abonnement à des paniers hebdomadaires, vente à la ferme et libre cueillette… les modalités d’achat directement aux producteurs se diversifient. Guettez leurs étals : ils sont de bons repères pour suivre la saisonnalité des fruits et légumes, vos courses en seront facilitées.

Avec à la clé, des produits meilleurs et moins d’énergie dépensée !

 

 

À chaque saison sa production

Trouve-t-on des carottes en juin ? Les fraises en novembre, sont-elles vraiment de saison ? Des petits pois en octobre, ça paraît bizarre… Si vous avez besoin de repères dans les saisons des fruits et légumes, rien ne vaut un calendrier accroché dans la cuisine, il vous aidera dans vos achats.

N’hésitez pas à demander conseil aux maraîchers du coin car les saisons de production changent d’une région à l’autre !

Calendrier des fruits et légumes de saison : https://librairie.ademe.fr/cadic/7331/calendrier-fruits-legumes-de-saison.pdf

 

flickr / Piccola Mela

Des produits « de saison » toute l’année

Des tomates en janvier, ça fait envie non ? Alors pour faire durer le plaisir toute l’année, faites des conserves ou congelez vos fruits et légumes en pleine saison. Ils conserveront l’essentiel de leurs qualités gustatives et nutritives.

Recette simple de conserve :

  1. Lavez vos bocaux et faites-les sécher.
  2. Sélectionnez des fruits et légumes sains.
  3. Pour les légumes : faites-les blanchir 5 mn dans une eau bouillante et faites égoutter.
  4. Remplissez vos bocaux avec vos produits. Pour les légumes : ajoutez de l’eau salée ; pour les fruits, ajoutez un sirop de sucre. Remplir jusqu’à 2 cm du rebord.
  5. Fermez avec une rondelle de caoutchouc propre.
  6. Placez vos bocaux dans un auto-cuiseur, avec un linge au fond, calez vos bocaux. Recouvrez les bocaux d’eau.
  7. Faites chauffer, une fois que la soupape laisse échapper de la vapeur, laissez cuire le temps indiquer sur la recette (au moins 30 minutes de cuisson à l’eau bouillante).
  8. Laissez refroidir à l’air libre vos bocaux.

Crédits images : flickr – marcovdz / Librairie Adème / flickr – Piccola Mela

Le transport international de fruits et légumesLe transport international de fruits et légumes

En plus des fruits exotiques, l’Union européenne importe de grandes quantités de pommes, poires et autres raisins en décalage de saison. Deux modes de transport sont utilisés selon le type de fruits :

Fruits fragiles et/ou à date de consommation courte (fraises, raisin, ananas de qualité supérieure). Cueillis presque mûrs. → Transport par avionAcheminement dans des conteneurs sous température constante. Rapide mais cher et gourmand en énergie : 1450 g de CO2 émis pour transporter 1 tonne sur 1 km
Fruits plus résistants et/ou à maturation longue (bananes, ananas). Cueillis en vert. → Transport par bateau frigorifique. Fruits transportés dans des soutes réfrigérées : 13 °C pour les bananes, 0 à 2°C pour les pommes/poires. Malgré les frigos, ce mode de transport est peu énergivore : 38 g CO2 / tonne.km.

Le refroidissement des produits se double parfois d’un emballage plastique autour du fruit (la pomme typiquement) qui maintient une atmosphère spécifique pour ralentir le mûrissement : taux de CO2 élevé, faible taux d’oxygène, gaz rares parfois (argon, oxydes nitreux).

Résultat, une pomme du Chili nécessite pour son transport 13 fois plus d’énergie qu’une pomme produite en France (BioIS – Ademe).

flickr / dalbera - flickr / Fernando Stankuns - flickr / Latente Comment mûrit un fruit

La maturation se traduit par un ramollissement, un changement de couleur et sous l’effet notamment de l’éthylène, une évolution de la composition chimique du fruit :

  • hydrolyse de l’amidon et production de sucres (glucose et fructose en particulier),
  • diminution des acides,
  • synthèse de pigment (ex : carotène) et de composés aromatiques,
  • régression des chlorophylles,
  • évolution de la teneur en vitamines.

Plus un fruit est mûr, plus il produit d’éthylène, y compris dans son environnement proche. Placez une banane bien mûre dans une corbeille de fruits, elle accélérera la maturation de l’ensemble.

Pourquoi les fruits locaux de saison ont-ils plus de goût ?flickr / new-york-city

Les fruits se classent en deux catégories : les fruits « climactériques » et les autres. Les fruits climactériques sont capables de continuer de mûrir une fois cueillis, grâce à l’éthylène qu’ils synthétisent : bananes, pommes, pêches, avocats… Les autres ne mûrissent que sur plant : cerises, framboises, fraises…

Des fruits climactériques qui viennent de très loin, ou qui sont conservés au-delà de leur saison, risquent de pourrir. Leurs producteurs les cueillent donc très verts. Résultat, les poires du Chili importées en France ou les pommes du Limousin conservées jusqu’au printemps se révèlent dures et insipides. Tandis qu’un abricot acheté à un producteur local, cueilli mûr, sera délicieux !

 

Techniques de conservation

La conservation consiste à empêcher ou freiner la décomposition des aliments. Le séchage, le fumage et le salage sont connus depuis des millénaires. La mise en conserve (appertisation) et la conservation par le froid sont apparues plus récemment et préservent mieux les nutriments des aliments.

L’appertisation, inventée en 1812, consiste à stériliser les produits dans des récipients clos (bocaux en verre, boîte métallique), en les chauffant suffisamment longtemps jusqu’à 100 °C pour détruire les micro-organismes.

Le froid, lui, arrête ou ralentit l’activité cellulaire, les réactions enzymatiques et le développement des micro-organismes.

À noter : la mise en conserve nécessite une quantité d’énergie assez importante, de même que la congélation (190 kWh/an pour un congélateur coffre de 130 L).

 

Crédits images : flickr – GrahamAndDairne / flickr – dalbera, flickr – Fernando Stankuns, flickr – Latente / flickr – new-york-city / flickr – Mohinne

Le transport : une empreinte écologique lourde

Gaz à effet de serre :

Une barquette de fraises espagnoles acheminées en France par camion = 442 gr de CO2 (Ecorismo)

1kg de pommes d’Argentine importées en Europe = 1,55 kg de CO2 (Eosta)

Énergie fossile :

1 kg haricots frais importé d’Egypte (avion) = 1.3 l de pétrole (Pays de Guigamp)

130 000 tonnesflickr / jlduron

C’est la quantité de fraises que consomme annuellement la France. Plus de 70 % est importé d’Espagne, où sont produites chaque année 330 000 tonnes de fraises (la plupart en agriculture « conventionnelle » avec en moyenne 7,7 pesticides différents).

 

 

 

 

 

Des tomates toute l’année ! mais cultivées en serre chauffée…

Consommation comparée d’énergie pour la culture d’une tonne de légumes (en kg équivalent pétrole)  (Source : Biols pour Ademe) :

Culture à ciel ouvert

Culture sous serre chauffée

Tomates

94,6

946

Salade

81,3

3825,3

Concombre

6,6

756

 

 

Beaucoup d’énergie pour peu de volumeflickr - .Robert.

 Dans le total des fruits et légumes achetés en France, les importations par avion représentent :

graphique avion

 

Le boom des exportations de poireflickr / SalleObscure

En 2007, les échanges internationaux de poires se sont situés à 2,5 millions de tonnes (T) (10 % de la production mondiale), en hausse de 53 % sur 10 ans et de 189 % sur 20 ans. Cette internationalisation s’explique par une période de commercialisation plus courte que celle de la pomme, ce qui amène les pays à avoir recours à l’importation en contre-saison.

La production mondiale de poires est très concentrée puisque les 10 premiers pays producteurs (Chine, Italie, Etats-Unis, etc.) en fournissent 82 %.

Source : Diagnostic filière fruits – Région Centre – 2011

 

Crédits images : flickr – backpackphotography (extrait) / flickr – jlduron / flickr – ekenitr / flickr – .Robert. / graphique : BioIs pour Ademe / flickr – SalleObscure

Séquence de travail avec des élèves de cycle 3

Compétences travaillées
Sciences
le fonctionnement du corps humain / hygiène et santé
Géographie
se déplacer en France, en Europe … dans le monde / produire en France
Français
enrichissement du lexique / maîtrise de la langue orale / justifier son point de vue / compréhension de textes lus / prendre la parole en respectant le niveau de langue adapté
Compétence IV du socle commun
développer le sens critique face à l’information et à son traitement

Notions à travailler en amont

L’alimentation :

Régime alimentaire, bol alimentaire, équilibre alimentaire…

« Mangez 5 fruits et légumes par jour »

  • Comment les élèves comprennent-ils ce slogan ?
  • Comment l’interprètent-ils ? Quel impact sur leurs habitudes alimentaires ?
  • Quels fruits et légumes manger ?
  • La place du slogan dans les publicités pour des produits tels que confiseries, hamburgers.
  • Faire travailler les élèves sur des exemples de repas journaliers pour intégrer les 4 fruits et légumes

Analyse du film

  • Visionner le film
  • Relever les détails (dessins ou expressions) qui interpellent. En débattre, exposer, défendre son point de vue. – Resituer la situation exposée dans le film, dans la vie quotidienne des élèves.

Lexique
Provenance, consommateur, slogan, conservation, serre, climactérique

Propositions d’activités

Les fruits et les légumes consommés

  • Les fruits et les légumes de saison :
    Qu’est-ce qu’un fruit ou un légume de saison ? (cf. Les bons gestes : À chaque saison sa production) Quelle est sa provenance ?
    Rechercher et lister les fruits et légumes à consommer au cours de chaque saison.
    Découvrir des fruits et légumes inconnus, les observer, les décrire, découvrir leur utilisation (enrichir le lexique).
  • Les fruits et les légumes vendus dans les magasins :
    Demander aux élèves de mener l’enquête et de comparer avec ce qui a été découvert au cours de la séance précédente. Nécessité de lire les étiquettes : provenance, prix… (cf. Sciences et techniques : Le transport international de fruits et légumes / Quelques chiffres : Le transport, une empreinte écologique lourde)
  • Comparer / débattre / justifier.

La lecture des étiquettes : en lien avec la séance précédente, retour sur les informations recueillies.

  • Ce qu’elles nous disent : est-ce suffisant pour informer le consommateur ?
  • Ce qu’elles ne nous disent pas : on pourra s’interroger sur les types de culture de ces produits (lieu d’origine précis, sous serre ou pas, traitements et engrais, conditions de travail de ceux qui les produisent, date de cueillette, conditions de stockage…)
  • Qu’est-ce qu’une étiquette idéale devrait nous donner comme information ?
  • La provenance des produits en lien avec la géographie : la France dans le monde. Mettre en place les repères indispensables aux élèves pour construire le cadre européen et mondial. – Comparer les prix.

Reprise du slogan « Mangez 5 fruits et légumes par jour »

  • Le compléter pour qu’il devienne la trace écrite de la séquence
  • En trouver un autre qui ait la même signification, mais en lien avec la séquence (alimentation et santé avec en plus une approche développement durable)

Quelques pistes pour aller plus loin

Cultiver un potager à l’école, planter des arbres fruitiers : le fonctionnement du vivant

Les méthodes de conservation des aliments : séchage, vinaigre, fumage, salage, appertisation, froid… À expérimenter, comparer, goûter. (cf. Sciences et techniques : Techniques de conservation / Les bons gestes : Des produits “de saison” toute l’année)

Une ou deux recettes à tester avec des produits locaux, de saison : soupe de légumes, compote de pommes, salade de fruits…

Les fruits climactériques : conséquences sur notre façon de les conserver et de les consommer

Auteur : Françoise Henriet © CRDP de l’académie de Besançon – juin 2013

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