Les bons gestes
À discuter avec vos élus communaux ?
Responsabilité et liberté du maire
Les maires ont la responsabilité du service public d’éclairage extérieur dans leur commune. Ils peuvent cependant décider d’éteindre tout ou partie des éclairages publics la nuit.
En cas d’extinction nocturne, l’entrée dans la « zone noire » doit être signalée par un panneau d’information et les voies de circulation, obstacles ou « points dangereux » sécurisés, par des bandes réfléchissantes par exemple.
Éclairer le sol plutôt que le ciel…
… en remplaçant les vieux lampadaires-boules par des réverbères qui éclairent vers le bas. Ces derniers sont en effet bien plus efficaces car ils concentrent la lumière vers ce qu’il est vraiment nécessaire d’illuminer.
Mais attention toutefois de choisir des modèles qui limitent vraiment l’éclairage latéral, car beaucoup de modèles à l’allure high tech gaspillent en fait une partie de la lumière.
Bien choisir ses ampoules
Plus une ampoule vieillit, moins son rendement est bon. Les plus efficaces aujourd’hui sont les ampoules à vapeur de sodium et les LED. Quelques éléments de comparaison :
Vapeur de sodium |
LED |
|
Efficacité lumineuse | 90 à 130 lumens/watt | 70 à 100 lumens/watt |
Prix | Moyen | Plus élevé |
Longévité | Moyenne (de 15 000 à 20 000 h) | Élevée (de 50 000 à 100 000 h) |
Température de lumière | Jaune | Blanche, donc impact plus néfaste sur la faune nocturne. |
Résistances aux allumages fréquents | Moyenne | Très bonne, se combine avec détecteur de mouvement |
Usage | Éclairages fonctionnels (routes, stades) | Diffusion très ciblée de la lumière (peu de dispersion) : espaces piétonniers. |
Sources : Topten, http://eclairagepublic.free.fr, Association nationale pour la protection du ciel et de l’environnement nocturne
Moduler l’éclairage nocturne
Entre éclairage permanent (4 100 heures annuelles) et extinction totale, il existe des solutions intermédiaires afin d’adapter l’éclairage aux caractéristiques de chaque quartier de la commune :
– réduction de la puissance (-30 %) une partie de la nuit grâce à une horloge et un variateur,
– allumage seulement en cas de passage, au moyen de détecteurs,
– extinction de 23h à 5h30, pilotée par une horloge astronomique ou un détecteur de luminosité.
Un mât en bois pour moins d’énergie grise !
À l’occasion du remplacement de l’équipement d’éclairage public, préférez les mâts en bois, de mélèze ou de châtaignier par exemple (naturellement résistants aux intempéries), pour des économies d’énergie grise en plus des économies d’électricité !
Crédits : flickr – Xerones / flickr – gelinh / flickr – zigazou76 / flickr – zigazou76 / flickr – Ohbadia
Sciences et techniques
Voir la lumière
Petit rappel : à moins de regarder une source lumineuse dans son axe, on ne perçoit la lumière que si celle-ci nous est renvoyée par une surface suffisamment claire pour la réfléchir.
D’où l’intérêt de ne pas éclairer le ciel. Et d’équiper de bandes réfléchissantes les objets sombres.
Par ailleurs, la lumière diffuse par nature dans toutes les directions (sauf les rayons lasers). Dans un réverbère « moderne », elle est non seulement orientée vers le bas, mais focalisée vers la zone utile (le trottoir, la route, etc.) au moyen de réflecteurs dont la surface polie renvoie la lumière qu’elle reçoit, avec le même angle d’incidence. Par rebonds successifs, la lumière est ainsi concentrée vers le bas.
La perturbation de la faune nocturne
Comme ce hibou moyen-duc, de nombreux animaux nocturnes sont gênés par l’éclairage de nuit :
– Cycles physiologiques perturbés (alimentation, reproduction et ponte) chez les papillons de nuit,
– Les rayons ultraviolets des lampes à vapeur de mercure attirent les papillons qui s’épuisent autour des lampadaires,
– Les amphibiens (grenouilles…) ont la vue brouillée et confondent parfois congénères, proies et prédateurs,
– Les oiseaux migrateurs se trouvent parfois désorientés en voyant moins les cieux nocturnes,
– Les chiroptères (chauves-souris) désertent clochers et cavités habituellement sombres.
Les ampoules émettant des UV et/ou de la lumière blanche (ex. LED) se révèlent les plus néfastes à la faune nocturne.
Source : ROC
Crédits images : flickr – y caradec / flickr – Jean-Jacques Boujot
Quelques chiffres
Ils sont 9 millions
C’est le nombre de lampadaires estimés sur la voie publique en France (Ademe, 2009). Leur fonctionnement absorbe en puissance 1 260 mégawatts, soit l’équivalent d’un réacteur nucléaire, et consomme 6 TWh par an. Les collectivités y consacrent en moyenne 48 % de leur budget électricité.
N’étant pas permanent, l’éclairage public contribue aux pointes de consommation d’énergie de début et fin de journée en hiver. On ajoute donc à son coût le rejet de 670 000 tonnes de CO2 par an, du fait de la mise en route des centrales thermiques qui répondent à ces pics.
Un équipement trop vieux
À l’image de ce vieux lampadaire à boule, plus de la moitié du parc actuel d’éclairage public est composée de matériels obsolètes et énergivores :
– 40 % des luminaires en service ont plus de vingt-cinq ans,
– 30 % sont des lampes à vapeur de mercure, la moins efficace des sources d’éclairage public,
– Le potentiel de réduction de la consommation d’énergie est estimé entre 50 et 75 % !
Source : Ademe
42 % d’économie en 9 ans
Depuis 2004, la Ville de Lille a engagé un « plan lumière » afin d’améliorer l’éclairage public tout en réduisant son coût : résultat, la consommation électrique de l’éclairage a baissé de 42 %. L’usage de récepteurs infrarouges pour commander l’éclairage dans certaines zones a ainsi fait passer la durée d’éclairage annuelle de 4300 h à 4150 h, sans réduire le service.
Dans les prochains appels d’offres pour la maintenance, les candidats devront proposer une réduction des consommations de 10 % minimum entre 2013 et 2019.
42 kWh par habitant 
Voilà la consommation électrique moyenne et annuelle, due à l’éclairage public, dans les 216 communes labellisées « Villes et villages étoilées » par l’Association nationale pour la protection du ciel et de l’environnement nocturnes. À comparer à la moyenne nationale de 92 kWh/habitant en France et 43 kWh/habitant en Allemagne, pionnière dans ce domaine.
Rappel législatif
Depuis le 1er juillet 2012, les enseignes lumineuses doivent être éteintes entre 1h et 6h dans les villes de moins de 800 000 habitants.
À partir du 1er juillet 2013, l’éclairage des locaux à usage professionnel devra être éteint une heure après la fin de leur occupation. Les illuminations des façades seront éteintes au plus tard à 1 heure, de même que les vitrines de magasins (arrêté du 25 janvier 2013).
Pour éteindre les vitrines récalcitrantes, des collectifs militants pour les économies d’énergie vous donnent leurs tuyaux pour accéder aux interrupteurs des panneaux publicitaires : voir par exemple le site de Zéro watt !
Crédits images : flickr – JthomasCourtemanche / flickr – Sebastien Brodeur / flickr – sabel / flickr – zigazou76 / flickr – Ma Gali
Pistes pédagogiques
Séquence de travail avec des élèves de cycle 3
Compétences travaillées | |
Sciences et technologie | L’énergie : consommation et besoins en énergie / Les objets techniques : circuits électriques |
Géographie | Étude de cartes, répartition de la population, lecture de paysages, notion de pollution |
Français | Enrichissement du lexique / Maîtrise de la langue orale / Justifier son point de vue / Communiquer |
Compétence IV du socle commun | Développer le sens critique face à l’information et à son traitement |
NOTIONS À TRAVAILLER EN AMONT
Représentations initiales des élèves quant à l’éclairage extérieur des villes et villages
Quelle utilité ? Quelle utilisation ? Où ? Quand ?
ANALYSE DU FILM
– Visionner le film.
– Relever les détails (images ou dialogues) qui posent question. En débattre, exposer, défendre son point de vue.
– Quelles sont les arguments évoqués dans le film pour réduire l’éclairage nocturne ? Qu’en pensez-vous ?
Lexique Intensité, luminosité, mercure, open-bar, pollution lumineuse, réflecteur, surconsommation, veilleuse |
PROPOSITIONS D’ACTIVITÉS
Comprendre les enjeux économiques et écologiques liés à l’éclairage public
(cf Quelques chiffres : Ils sont 9 millions / 42% d’économie en 9 ans)
– Se poser les bonnes questions : quel intérêt à laisser les vitrines allumées pendant la nuit ? (cf Quelques chiffres : Rappel législatif) Pensez-vous que l’on puisse supprimer l’éclairage nocturne ? Pourquoi ? (question de la sécurité)
– Rencontrer les élus et leur poser des questions sur le comment et le pourquoi de l’éclairage public. Aborder la question du coût. (cf Les bons gestes : Responsabilité et liberté du maire / Bien choisir ses ampoules)
– La pollution lumineuse et ses répercussions sur la faune nocturne (cf Sciences et techniques : La perturbation de la faune nocturne)
– Comparer des photos de différents sites, différemment éclairés (ville / village ; différentes périodes de l’année comme Noël, éclairage des monuments…)
Le monde la nuit
– Mettre en relation une photo satellite du monde avec une carte : se poser la question de ce que sont les taches et les points blancs.
– Comprendre à quelles régions du monde correspondent les zones éclairées en les mettant en relation avec les zones à forte densité de population.
La surconsommation
– Besoins réels des habitants de la ville ou du village en éclairage nocturne
– Relever des exemples de gaspillage : à l’école, à la maison, dans la ville
– Faire des propositions d’économie d’énergie qui pourront être soumises aux élus de la commune
QUELQUES PISTES POUR ALLER PLUS LOIN
Expérimentation : réaliser des circuits électriques alimentés par des piles (on peut travailler sur l’intensité, sur l’orientation de la lumière …).
Mettre en lien avec le tri des déchets (à l’école et à la maison) : piles, ampoules, DEEE (Déchets d’Equipements Electriques et Electroniques).
Identifier les logos de la vie quotidienne concernant les différents appareils électriques et électroniques.
Le gaspillage d’énergie au quotidien, à l’école, à la maison : établir un éco-code visant à réduire la consommation d’énergie (éteindre les lumières quand on quitte une pièce, ne pas allumer systématiquement les appareils électriques, attention aux appareils en veille…)
L’unité et la diversité du vivant : présentation de la faune nocturne.
Auteur : Françoise Henriet © CRDP de l’académie de Besançon – septembre 2013
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Mini jeux
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Exemples d'utilisation
La série est utilisée par un conseiller info énergie à Reims, pour des actions de sensibilisation et d’information auprès du grand public.
Le festival du film positif de Noyal-Chatillon a eu lieu en janvier 2013 sur le thème de l’action citoyenne, a diffusé au jeune public quelques épisodes de la série !
Vous avez utilisé cet épisode ou la série des énergivOres à l’école, en formation, en projection, dans un festival… ? Nous sommes très intéressés par votre témoignage…
Prenez quelques instants pour répondre à un rapide questionnaire en cliquant ici !
Crédits image : DaffyDuke
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Basique mais clair!
Bravo continuez.
29/05/13 - -
Ces vidéos sont tellement drôles
06/06/13 - -
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