Les énergivOres, web série d'éducation à la maitrise de l'énergie

Les démesurés

Psychanalyse d’un 4×4.

La voiture, un outil, pas un jouetflickr - biczzz

Le « cycle de vie » d’une voiture est très énergivore : de l’extraction de matières premières à la fabrication et jusqu’au recyclage. Attendez un peu avant d’en changer !

Plutôt qu’acheter du neuf, pensez à l’occasion et privilégiez les modèles les moins polluants. Quels sont vos besoins ? Inutile de disposer d’un véhicule d’1,5 T avec pneus larges pour rouler seul en ville.

Pour bien choisir et calculer un coût annuel (entretien + dépenses de carburant) :

Une conduite douceflickr / Cohia Jack

En conduite, aussi, on peut adopter une attitude « écologique » : accélérer progressivement, freiner doucement, ne pas pousser les régimes, ni abuser de la climatisation.

Une clim’ en marche génère une surconsommation moyenne de 3 à 10 % en ville et de 15 à 25 % sur la route. Au delà de 10″ d’arrêt, laisser tourner son moteur consomme plus de carburant que le couper et le redémarrer (ADEME).

Ne surchargez pas votre voiture: 100 kg de plus c’est 5 % de conso supplémentaire. Une galerie de toit, jusqu’à 10 % de plus.

Un bon entretien limitera votre consommation :

  • regonflez régulièrement vos pneus,
  • changez souvent les filtres à air, huile et carburant (encrassés, ils peuvent augmenter de 25% votre consommation).

Partager son véhiculePartager son véhicule

En France, 80 % des conducteurs roulent seuls dans leur voiture (ADEME). En complément des transports en commun et du vélo, pensez :

  • au covoiturage : des sites Internet facilitent le rapprochement entre automobilistes pour des déplacements quotidiens ou ponctuels. Exemples : http://www.covoiturage.fr/.
  • à l’autopartage : qui permet de disposer d’un véhicule pour un temps limité, en le finançant à la hauteur de son usage. Pratique développée par des entreprises privées, des collectivités et des groupes d’utilisateurs qui mutualisent des voitures.

Crédits images : flickr – biczzz / flickr – Cohia Jack

Les risques cancérigènes du diesel278276192_8933dec22d_p-1

Le Centre international de recherche sur le cancer a récemment classé les gaz d’échappement des moteurs diesel «cancérogènes certains» pour l’homme. Les véhicules diesel émettent moins de CO2 au km que les moteurs essence, mais dégagent beaucoup plus de particules fines (de 30 à 100 fois plus) et des oxydes d’azote, dont les effets cancérigènes sont régulièrement pointés. L’adjonction d’additifs dans le gazole, pour le rendre plus performant, renforce par ailleurs la toxicité de ces particules.

 

 

Plus c’est gros, plus ça consommeflickr / Amelien (fr)

Comparons deux modèles équipés du même moteur, mais de formats différents : un modèle tourisme et son équivalent en 4×4.

Modèle tourisme : Renault Megane Break dCi 150 ch FAP

Modèle 4×4 :  Nissan Qashqai 2.0 dCi FAP All-Mode 4×4

Poids

1390 kg

1582 kg (+12 %)

Consommation moyenne (100 km)

5,4 l

6,9 l (+22 %)

CO2 (g/km)

144

186 (+22 %)

(source : www.moteurnature.com)

La taille des pneus joue pour un tiers de la consommation totale de carburant (forces de frottement).

Sans parler de l’énergie « grise », mobilisée pour fabriquer, mettre en vente et recycler les voitures. Et là aussi, plus c’est gros, plus elle est élevée.

Crédits images : flickr – Francesco Pasqualetti / flickr – Amelien (fr)

La route absorbe de gros budgets publics800px-Autoroute_A4_à_hauteur_de_Noisy-le-Grand

Coût de la construction d’un kilomètre d’autoroute en France : 4 à 8 millions d’euros HT (Service d’études techniques des routes et autoroutes). Auxquels s’ajoutent les frais d’entretien.

Le budget routes d’un conseil général peut osciller entre 3,6 % du budget total (conseil général de l’Eure, hors dépenses de personnel) et 16,5 % (CG Jura). Ce poste est également le plus consommateur d’énergie et émetteur de CO2 (source : bilan carbone des CG 70 et 39).

 

De plus en plus équipées, de plus en plus chères

En 2010, le budget moyen consacré à l’automobile par un ménage français s’élevait à 5 700 €, en progression de 22 % sur 20 ans : 1 820 € pour l’achat du véhicule et 3 880 € pour son utilisation  (carburant, entretien, réparation, pièces et autres services). (www.drivepad.fr, d’après données Insee/Consommation des ménages).

Les prix de l’entretien et de la réparation des véhicules (hors achats de pièces détachées et accessoires) ont augmenté de 35 % depuis 1998, du fait de l’introduction d’équipements technologiques dans les voitures.

 

 

Une voiture, c’est surtout immobileflickr / iJuliAn

Une voiture n’est utilisée que 5 % de son temps de vie et occupée par 1,3 personne en moyenne… Un chiffre rappelé par Bruno Marzloff. Ce sociologue pose le constat que « en ville, on a besoin du service de la voiture, pas de l’objet » et invite à réfléchir sur l’usage et l’avenir de l’automobile dans nos sociétés.

Lire l’interview de Bruno Marzloff sur Rue89.

 

 

Le greenwashing automobile

 Extrait d’un article de Marcel Robert publié sur le site http://carfree.free.fr, dont il est fondateur. Il est également l’auteur du livre « Pour en finir avec la société de l’automobile » et du « Dictionnaire critique de l’automobile ».

 « Les émissions de CO2 sont en train de devenir, du fait de leur rôle avéré dans le réchauffement climatique, l’indicateur environnemental principal de l’industrie automobile. […]

Or, ces émissions de CO2 ne prennent absolument pas en compte les émissions liées à la fabrication, l’assemblage et le transport des véhicules avant leur achat, sans même parler des émissions liées au recyclage […].

Une voiture nécessite en effet en moyenne 30 tonnes de matières premières lors de sa construction. […] A partir de ces matières premières, on va fabriquer des pièces détachées. Ces pièces sont ensuite elles aussi transportées, parfois à l’autre bout du monde, pour être assemblées dans les usines des constructeurs automobiles. Enfin, l’assemblage et le transport final des véhicules produisent là encore du CO2. Également, le carburant mis par l’automobiliste dans le réservoir de sa voiture a subi tout un ensemble de transformations depuis l’extraction du pétrole brut jusqu’au raffinage en passant bien évidemment par le transport, autant d’activités émettrices de CO2…

Tout ceci représente […] ce que l’on peut appeler le « bilan carbone de l’automobile ». […]

Autre vue de l’esprit: on nous vend l’idée que les modèles les plus récents, les plus sophistiqués (et aussi les plus chers au passage) sont les modèles avec les meilleurs taux d’émissions de CO2, surtout si on les compare avec de vieux modèles fortement émetteurs de CO2. Mais qui voudra comparer le bilan carbone réel d’une 2CV et d’une Toyota Prius par exemple? La 2CH a sans doute des émissions élevées de CO2, mais un bilan CO2 beaucoup plus acceptable qu’une Prius incorporant beaucoup de technologie, produite aux quatre coins du monde dans des usines d’assemblage mondialisées, à partir de matières premières toujours plus nombreuses et toujours plus éloignées…

Cerise sur le gâteau, il apparaît maintenant qu’à force de faire des efforts pour baisser ce fumeux taux de CO2/km, les constructeurs sacrifient en fait le reste et présentent des véhicules qui polluent de plus en plus! Car le CO2 est une chose, les nombreux polluants de l’automobile en sont une autre (No2, particules, CO, benzène, HAP, etc.). »

Lire l’article dans son intégralité ici.

Crédits images : wikimedia / flickr – mroach / flickr – iJuliAn

Séquence de travail avec des élèves de cycle 3

Compétences travaillées
Sciences et technologie Pratiquer une démarche d’investigation. Mobiliser ses connaissances dans des contextes scientifiques différents et dans des situations de la vie courante. Besoins, consommation et économies d’énergie.
EDD Comprendre l’impact de l’activité humaine sur l’environnement. Éduquer à l’environnement pour un développement durable à l’école primaire (réduire, réutiliser, recycler).
Français Enrichissement du lexique / maîtrise de la langue orale / justifier son point de vue / communiquer.
Compétence IV du socle commun   Développer le sens critique face à l’information et à son traitement.
Compétence VII du socle commun  Initiative et autonomie.

Notions à travailler en amont

  • Point de départ (élément déclencheur) : comment venez-vous à l’école ?
    Dans une démarche d’investigation l’élément déclencheur permet de donner du sens aux apprentissages des élèves et de les impliquer dans une démarche de projet.
  • Les élèves réalisent une enquête afin de connaître les moyens de locomotion utilisés par chacun pour se rendre à l’école : à pied, à vélo, en bus ou tramway, en voiture (type de voiture, nombre de personnes transportées…). Les résultats pourront être présentés dans un tableau et seront discutés et commentés en classe.
  •  Résolution d’une tâche complexe : Quelle est la consommation et le coût annuel de carburant pour que les élèves de la classe (ou de l’école) se rendent à l’école chaque jour ? Et le bilan carbone ?
    Les élèves auront à disposition des publicités de différents concessionnaires, un accès à internet, des calculatrices…
  • Quels gestes éco-citoyens pourraient être mis en place pour limiter la consommation et réduire par la même les pollutions engendrées ? (cf. Les bons gestes : Une conduite douce / Partager son véhicule)

Analyse du film

  • Visionner le film.
  • Comment les élèves le comprennent-ils ? Les aider : identifier les protagonistes, expliciter le titre et le terme requiem, les dialogues et le lexique technique.
  • Relever les détails (images ou dialogues) qui interpellent.
  • En débattre, exposer, défendre son point de vue.

Lexique
Consommation, moyenne,  pollution, chevaux, turbot et turbo, covoiturage, autopartage, pédibus

Propositions d’activités

La surconsommation, ou la mode du toujours plus :

Achats et besoins : pour quelles raisons achète-t-on cette voiture plutôt qu’une autre ?

Achats et envies : quelles sont les raisons qui nous amènent à faire tel ou tel achat ?

Organiser un débat ou un jeu de rôle (qui pourra être filmé)

Un vendeur de voiture dans une concession de grande ville et des acheteurs citadins (un jeune couple, un couple avec 2 enfants et un couple et 4 enfants).

Un vendeur de voiture dans une concession de petite ville et des acheteurs ruraux (un jeune couple, un couple avec 2 enfants et un couple et 4 enfants).

Réduire son empreinte écologique

  • L’entretien du véhicule : un filtre à air encrassé, c’est 5% de consommation en plus, un sous gonflage de 0.5 bar, c’est 2.4% de consommation en plus, le réglage du carburateur, de l’allumage et un changement de filtre à air évitent les émissions polluante jusqu’à 20%… Des gestes simples nous rendent éco-citoyen.
  • Une conduite adaptée : une conduite agressive en ville peut augmenter la consommation jusqu’à 40%, soit 4 euros de dépenses inutiles et 7 kg de CO2 pour 100 km. Réduire de 10km/h sa vitesse sur autoroute c’est jusqu’à 5l de carburant économisés soit 7 euros et 12 kg de CO2 sur 500km !

Cf. Les bons gestes : Une conduite douce / Sciences et techniques : Plus c’est gros, plus ça consomme.

Quelques pistes pour aller plus loin

  • À l’aide des documents « Compléments du film » et avec l’aide des parents, calculer les dépenses annuelles engendrées par le(s) véhicule(s) de la famille.
  • Dangerosité des gaz rejetés par la combustion des carburants (rapport OMS sur les risques liés au diesel et Sciences et techniques : Les risques cancérigènes du diesel).

Auteur : Isabelle Mathiot © CRDP de l’académie de Besançon – septembre 2013

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